Au fil des kilomètres, les images se
succèdent : sourire des habitants, première
grillade de zébu, nuit réparatrice,
randonnée sous les ravenalas, caméléon qui
traverse la piste très (très) lentement et
la surprise occasionnée par un lémurien qui
vous saute sur les épaules. Et on prend
doucement conscience d’une destination
majestueuse.
Ce qui impressionne le plus c’est le « menabe »,
cette terre rouge présente partout. Même les
fleuves et les rivières prennent la couleur
de la latérite.
Mais derrière la carte postale idyllique se
cache une réalité qu’il ne faut pas
ignorer : Madagascar fait partie des pays
les plus pauvres du monde.
Le dénuement extrême de la population,
notamment dans les zones rurales, qui flirte
avec la misère, la majorité de la population
vit avec moins de 2 euros par jour, sous
alimentation, illettrisme, insuffisance
d’écoles – alors que les églises poussent
comme des champignons après la pluie et en
dur ! -, peu de dispensaires encore moins
d’hôpitaux, une grande partie des Malgaches
n’a pas accès à l’eau potable, pas
d’électricité... La liste est longue !
A cela viennent s’ajouter les problèmes
écologiques et environnementaux liés à la
culture sur brûlis et à la déforestation,
fruit de pratiques agricoles dictées par des
habitudes ancestrales…
et l’absence de formation à des techniques
qui permettraient d’enrayer ce fléau !
Un voyage où alterne fascination, prise de
conscience, émerveillement, rencontres…
Madagascar fait partie de ces destinations
dont on se demande pourquoi on n’y a pas été
plus tôt et surtout quand le voyage est
terminé on a envi de tout refaire en sens
inverse juste pour rester quelques jours de
plus.
Dans l’avion qui me ramène en France, je
refais le voyage dans ma tête comme le
lecteur qui relie des chapitres pour rester
dans son univers.
Difficile de ne pas être touché par
l’atmosphère de ce voyage hors du temps, du
confort et de l’agitation du monde. L’Île
rouge est extraordinaire par ses habitants,
sa faune unique - lémuriens en tête - et ses
paysages.
Un voyage d’où l’on revient différent, et
c'est rien de le dire. mais
c’est un voyage qui se mérite !
Bienvenue à Madagascar !